Géraldine Lay au Séminaire photographique

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Illustration : Géraldine Lay. Turku, 2008. Série Les failles ordinaires. TDR

Le Séminaire photographique organisé par la SFP, la MGI et l'Université Panthéon-Sorbonne accueille ce jeudi 9 février Géraldine Lay.

Rendez-vous à la Maison du Geste et de l'Image à 18h00.
La séance se déroule sous forme d'entretien et sera filmée par le Magazine du Jeu de Paume.

« Entre 2005 et 2010, je me suis régulièrement rendue dans les pays du nord de l’Europe : Finlande, Suède, Norvège, Ecosse, Danemark, ainsi qu’à Paris et Beauvais. J’avais l’impression d’être à la fois dans un univers familier mais aussi d’être plongée dans un monde étrangement extra-ordinaire.
Cette série est un mélange de portraits, d’objets trouvés et de paysages. Je photographie les passants comme s’ils étaient les acteurs d’une scène, les lieux comme s’ils étaient des décors de cinéma. Rien ne relie les villes que j’ai parcourues, seul mon imaginaire construit entre elles, un récit improbable, une autre fiction. Les passants semblent jouer une pièce indéterminée, comme si chacun se mettait à vivre un songe fugitif. Ces visages croisés s’effacent derrière le rôle que mon regard leur assigne : la rue devient le lieu d’une comédie. Je photographie au hasard des rencontres, sans préméditation, sans mise en scène. Et même si je me raconte des histoires en regardant ce qui se déroule devant moi, le présent suspendu de l’image fige le secret de leur apparition. Ces rencontres entre un état du monde fragmentaire et les glissements (de sens) du souvenir ou de l’imaginaire, produisent cette impression de mise en scène. Et si inventer, signifie en archéologie l’acte par lequel les vestiges viennent au jour, j’ai parfois l’impression de sonder le réel pour trouver l’extra-ordinaire.
Jacques Damez a écrit à propos d’une photographie réalisée à Turku en Finlande : « La fascination des associations, des rencontres qui font glisser le réel vers l’irréel, travaillent la matière de ces failles ordinaires. Ainsi un enfant assis devant un drapé rouge dans son cadre doré nous regarde en face, le seul écran qui nous sépare de lui est celui des flocons de neige, son rêve est de devenir marin, lui qui tient fermement un petit bateau de bois dans sa main droite, et pourtant il est à jamais amarré au cadre de la peinture qui l’enferme. » Géraldine Lay, Les Failles ordinaires

Présentation et programme du séminaire : http://www.mgi-paris.org/pdf/seminaire_photographique.pdf