Appel à contributions : Photographica, n° 10 (avril 2025)
 
Bientôt 200 ans !
 
Date de soumission des propositions : 1er décembre 2023
 

Aujourd’hui, et en l’état de la recherche, la plus ancienne photographie conservée au monde est Le Point de vue du Gras de Joseph Nicéphore Niépce. Sa redécouverte en Grande-Bretagne dans les années 1950 par un couple de collectionneurs, Helmut et Alison Gernsheim, a permis de la dater de 1826-18271. Aussi est-ce en 2026-2027 que la photographie devrait fêter ses 200 ans. Cet anniversaire ne sera pas celui de sa divulgation publique mais celui de la « première » photographie – la plus ancienne en tous les cas – produite et conservée jusqu’à nous. À cette occasion, et en amont de cet anniversaire, ce dossier de Photographica voudrait non pas interroger ses 200 ans d’histoire – un numéro de revue n'y suffirait pas – mais plutôt proposer deux pistes de réflexion aux chercheurs·ses : les questionnements autour des récits des origines et des progrès techniques de la photographie d’une part, le retour sur l’histoire des anniversaires et commémorations photographiques d’autre part. Une troisième et dernière piste de réflexion sera, quant à elle, dévoilée à la fin de cet appel.

 

Questionner les récits des origines et des progrès techniques

Dans son essai de 1931, Walter Benjamin commençait par évoquer les brumes entourant les débuts de la photographie. Celles-ci demeuraient assez épaisses en effet, et d’autant plus qu’elles avaient toujours été le motif de nombreux débats, bien sûr entre Talbot et Daguerre, mais bien plus largement entre les pays et selon les enjeux ou circonstances. Dès le XIXe siècle en réalité, les origines, la nature et le rôle des inventeurs respectifs du médium avait déjà fait l’objet d’enquêtes ou de contre-enquêtes2. Les recherches de Geoffrey Batchen ont pu montrer qu’il y avait eu près de vingt-quatre prétendants à l’invention, issus de sept pays3.

Faut-il revenir sur le récit des origines de la photographie ? Qu’y ajouter ? Comment raconter les débuts de l’histoire de la photographie autrement que par ses pionniers ?

« Dans cette version de l’histoire de la photographie, l’Europe est le centre, et le reste du monde devient une simple périphérie. En se concentrant sur les premiers clichés qui ont inévitablement été réalisés par des Européens, une telle histoire nous contraint à reproduire le récit familier de la domination occidentale et de la dépendance coloniale. Mais serait-il possible que cette histoire ne soit pas aussi simple ? Peut-être qu’en y regardant d’un peu plus près, nous pourrions nous apercevoir que la périphérie était déjà là, au centre4 ? »

Si l’on se range à l’avis de Batchen, alors comment repenser le récit des origines de la photographie ? Sous quelle(s) forme(s) ? En effet, lorsque l’on considère les développements actuels des histoires mondiales de la photographie – entendues ici au sens où elles portent sur des régions situées en dehors de l’Europe et des Etats-Unis – ou encore de l’histoire des femmes photographes, on se dit qu’il nous faut sans doute en repenser les cadres. C’est pourquoi les textes de réflexion sur l’histoire des origines seront ici les bienvenus. Comment faudrait-il la raconter et l’enseigner aujourd’hui ?

De même, l’histoire de la photographie a longtemps été racontée comme une histoire internaliste des progrès techniques du médium5. Si ce type de récit a peu ou prou été abandonné au cours du XXe siècle, et en particulier au cours des années 1930, la question que l’on pourrait se poser aujourd’hui porte sur la manière de considérer ou de reconsidérer cette histoire technique. Car comme l’écrivait déjà François Brunet en 2001 à propos des transformations techniques du XIXe siècle en matière de procédés photographiques, « l’évolution des techniques a donc joué un rôle certain, même si les usages ne se modelèrent pas mécaniquement sur un progrès autonome du photographiable6 ». N’avons-nous pas trop rapidement oublié cette histoire technique ? Comment peut-elle être éclairante sur des enjeux sociaux, économiques ou esthétiques de l’histoire du médium ? L’histoire technique est aussi celle des imaginaires et réactions que ces techniques suscitent. En ce sens, on ajoutera qu’il faudrait aussi considérer les résistances ou tout simplement l’inertie face aux progrès de la photographie, – tels les photographes qui, malgré les évolutions du matériel ou des procédés, conservent leurs techniques anciennes –, mais aussi ceux qui critiquent ou remettent en cause les soi-disant progrès photographiques7.

 

Dates, anniversaires et commémorations

Contrairement à la peinture, à la sculpture ou au dessin, renvoyés à des origines mythiques, cinéma et photographie possèdent des dates de naissance. Celles-ci sont liées à leurs inventions techniques (multiples), mais aussi à leur première publicité – divulgation publique – ou à leur adoption par le public. L’exposition universelle de 1889 à Paris a été l’occasion de célébrer les cinquante ans de la divulgation publique de la photographie sous la forme d’un banquet. Au XXe siècle, on fêtera en France deux centenaires, en 1925 et en 19398 ; aux Etats-Unis, celui de 1939. On fêtera aussi plusieurs cent-cinquantenaires : celui de la naissance de Daguerre en 1937, mais surtout celui de 1989 – sans oublier quelques tentatives dans les années 1970 – qui donnera lieu à deux expositions d’importance à Paris, L’invention d’un regard au musée d’Orsay et L’invention d’un art au Centre Pompidou, mais aussi à l’étranger, si l’on pense par exemple à l’exposition Silber und Saltz en Allemagne. Ces manifestations sont symptomatiques des statuts et valeurs accordés au médium.

De ce point de vue, le centenaire de 1925 semble marquer les débuts de la commémoration photographique sous forme d’exposition, et non plus seulement de monument (bustes, statues) et autres lieux de mémoire (plaques commémoratives, etc.). Ceux-ci ne disparaissent pas pour autant : le monument – qui dépasse en dimensions tout ce qui existait jusqu’alors – en l’honneur de Niépce à Saint-Loup de Varenne est quant à lui présenté à l’occasion du centenaire de sa mort, en 1933.

Aussi l’on pourra se demander quelles sont les dynamiques à l’œuvre en matière de commémorations, et notamment à l’étranger, et comment se met en place cette mémoire de la photographie. Ces anniversaires sont-ils anecdotiques ou, au contraire, revêtent-ils un rôle important dans la construction et la reconnaissance de la photographie ? En quoi sont-ils révélateurs des conceptions que chaque époque, chaque lieu, chaque société se fait de la photographie ?

 

Et si la photographie n’avait pas existé ?

Dans la lignée de l’ouvrage de Pierre Bayard Et si les Beatles n’étaient pas nés paru en 2022, nous voudrions aussi ouvrir sur les histoires potentielles ou contrefactuelles de la photographie9. Et si la photographie n’avait pas existé ? Et si tel ou tel photographe n’avait pas été ? Et si elle avait été oubliée10 ou n’avait pas connu le succès ?

D’ailleurs, c’est un peu sous cette forme qu’une partie de l’histoire de la photographie s’est inaugurée. Si l’on veut bien songer par exemple au fait que Niépce présente son invention devant la Royal Academy en 1827 mais que celle-ci n’est pas jugée suffisamment aboutie. Et que, de la même façon, et pour des raisons plus politiques ou politiciennes, les positifs directs d’Hippolyte Bayard n’ont pas trouvé officiellement preneurs, ressemblant trop à de vieux dessins. Cela nous permettra de songer à tous les effacés de l’histoire qui, eux, n’ont peut-être même pas laissés de traces ou seulement d’infimes.

Et, si l’on pense à la potentialité que la photographie, comme invention, n’ait pas intéressé les sociétés occidentales des années 1830, quelles en auraient été les conséquences, seraient-elles dystopiques ? Où nous mène cet effort d’imagination ? En même temps, il suffit de considérer le nombre de brevets d’invention déposés par rapport au nombre de machines effectivement développées pour réaliser la proportion de projets restés à l’état d’imagination ou de prototype. Pourquoi nous paraît-il si évident que la photographie existe ?

 

1 François Brunet, La naissance de l’idée de photographie, Paris, PUF, 2012, p. 273.
2 Au sujet des réactions face à technique, voir François Jarrige, Face au monstre mécanique. Une histoire des résistances à la technique, Paris, éditions ihmo, Collection Radicaux libres, 2009.
3 Voir Eléonore Challine, “La mémoire photographique”, Études photographiques [Online], 25 | mai 2010, document 2503, Online since 05 May 2010. URL: http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/3053
Et Challine, Une histoire contrariée. Le musée de photographie en France (1839-1945), Paris, Macula 2017, p. 236-264. Voir aussi François Brunet, La Photographie Histoire et contre-histoire, Paris, PUF, 2017, p. 157-206.
4 Voir Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou, Pour une histoire des possibles.
Analyses contrefactuelles et futurs non advenus
, Paris, Seuil, 2016.
5 Voir à ce sujet la nouvelle évoquée par Steve Edwards, Photography. A very short introduction, Oxford, Oxford University Press, 2006.
6 Helmut Gernsheim, “La première photographie au monde”, Études photographiques [Online], 3 | Novembre 1997, Online since 13 November 2002, connection on 30 September 2023. URL: http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/92
7 Voir par exemple Victor Fouque, La Vérité sur l'invention de la photographie. Nicéphore Niépce, sa vie, ses essais, ses travaux, d'après sa correspondance et autres documents inédits, Paris (rue de la Bourse, 10) : libr. des Auteurs et de l'Académie des Bibliophiles ; Chalon-sur-Saône (rue de l'Obélisque) : libr. Ferran, 1867.
8 Geoffrey Batchen, Burning with desire: the conception of photography, Cambridge (Mass.) : the MIT press, 1997. Voir aussi G. Batchen, “Nouvelles origines”, in Christine Barthe et Annabelle Lacour (dir.), Mondes photographiques, histoire des débuts, Paris / Arles, Musées du Quai Branly-Jacques Chirac, 2023, p. 23-29.
9 Ibid., p. 23.
10 André Gunthert, “L’inventeur inconnu”, Études photographiques, 16 | Mai 2005, Online since 09 September 2008. URL: http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/713

 

Calendrier

Date limite d’envoi des propositions : 1er décembre 2023
Les propositions de deux pages maximum sont à envoyer à l’adresse suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. , elles seront anonymisées et évaluées par le comité de rédaction de la revue.
Les auteur·e·s dont les propositions seront retenues en seront avisés fin décembre 2023
Les articles de 30 000 à 35 000 signes (espaces et notes compris) seront à envoyer pour le 1er juin 2024
Parution de la revue Photographica (n°8) : printemps 2025
 
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Call for papers

Photographica #10 (spring 2025)

français

Soon to be 200 Years old!

Deadline for submissions: December 1st 2023

Joseph Nicéphore Niépce's Le Point de vue du Gras is the oldest photograph in existence. Thanks to its rediscovery in Great Britain in the 1950s by a couple of collectors, Helmut and Alison Gernsheim, it was possible to date it to 1826-1827.1 The 200th anniversary of this invention will be celebrated in 2026-2027. This will not be a celebration of the inception of photography as a truly publicly available technology, which occurred more than a decade later, but of the "first" photograph - the earliest in any case - produced and preserved to date. There would be no point in attempting to examine the 200-year history of photography in this issue of Photographica - one issue of a journal would hardly be enough - instead, we would like to suggest two lines of inquiry for researchers on this occasion. The first is to challenge accounts about the origin and development of photography, and the second is to examine how photography has commemorated its anniversaries throughout history. This call will conclude with a third line of inquiry.

Questioning stories of origins and technical progress

Benjamin begins his famous 1931 essay by evoking the blur that envelops the birth of photography. It was indeed surrounded by a thick fog for a long time and those beginnings have long been a matter of great debate, not just between Talbot and Daguerre, but also between different countries, depending on fundamental differences in conceptions of the medium. Investigations and counter-investigations of the medium's origins, nature, and role have been conducted since the 19th century2. Research by Geoffrey Batchen found nearly twenty-four contenders for the invention, representing seven countries3.

Is it time to take another look at the origins of photography? What else can be added to existing histories of the medium? Is the history of photography's origins limited to the pioneers of the medium?

"In this version of photographic history, Europe is the center, and the rest of the world becomes a mere periphery. By focusing on the first pictures that were inevitably made by Europeans, such a history forces us to reproduce the familiar narrative of Western domination and colonial dependence. But could it be that this story isn't quite so simple? Perhaps if we looked a little more closely, we might find that the periphery was already there, in the center4 ?"

Considering Batchen's point of view, how can we rethink the origins of photography? In which directions and under which form(s)? In fact, when we examine current developments in global histories of photography - that is, history of photography outside Europe and the USA - or the history of women photographers, there is a need to rethink long-established analytical frameworks. Therefore, we welcome critical reexaminations of the “origins” of photography in this issue. What should be taught and told about it today?

Photographic history has long been told as an internalist history of technical advances.5 The question we might ask ourselves today is how to consider or reconsider this type of technical narrative that was mostly abandoned during the 20th century (after the 1930s-1940s). For, as François Brunet wrote in 2001 about the technical transformations of the 19thcentury in terms of photographic processes, "the evolution of techniques thus played a definite role, even if uses were not mechanically modeled on an autonomous progress of the photographable6 ". Was this technical history set aside too quickly? How can it shed light on the social, economic and aesthetic forces that shaped the history of the medium? The history of technical innovation is also the story of the imaginations and reactions provoked by these very techniques. The resistance or simply inertia that some photographers had in response to photographic progress should also be considered - such as those who remained loyal to old techniques, regardless of technological developments - as well as those who criticized or questioned the supposed advancement of photography 7 .

Dates, anniversaries and commemorations

Unlike paintings, sculptures, and drawings, which have mythical origins, cinema and photography have dates of birth. These punctuations echo their (multiple) technical inventions, but also their often very public and spectacular introduction to wide audiences and to the world at large. Paris's World's Fair in 1889 was the occasion for a banquet celebrating photography's fiftieth anniversary. Two centenaries were celebrated in France in 1925 and 19398, and one in the United States in 1939. There were other commemorations: one of Daguerre's births in 1937, several attempts at celebrating the medium's birth in the 1970s but most importantly in 1989, when a series of major Paris exhibitions, L'invention d'un regard at the Musée d'Orsay and The Invention of an Art at the Center Pompidou, celebrated the medium's birth. In Germany, the Silber und Saltz exhibition also commemorated the advent of photography. All these events manifest some of the status and value vested in the medium by major museums and organizations and are an object of study in and of themselves.

The shape and form of the commemorations of the medium are also revealing. The centenary of 1925 seems to mark the beginning of photographic commemoration in the form of exhibitions, rather than just monuments (busts, statues) and other memorial sites (commemorative plaques, etc.). The monument to Niépce in Saint-Loup de Varenne, which exceeded anything previously built for any photographic pioneer, was dedicated on the centenary of his death in 1933.

How was photography's memory being established in relation to commemorations, not just in France and Britain but well outside Europe? Do these anniversaries play an important role in the construction and recognition of photography, or are they anecdotal in nature? Do they reveal the conceptions of photography that each era, place, and society has?

What if photography hadn't existed?

In the wake of Pierre Bayard's What if the Beatles hadn't been born, published in 2022, we would also like to consider counterfactual histories of photography9. What if photography hadn't been invented? How would the medium have evolved if a given instrumental photographer had not been born or if a critical photographic technique (the celluloid film for instance) had not been invented? What if photography had been forgotten10 or radically unpopular?

A part of photography's history actually began in such negative contexts. Niépce presented his invention to the Royal Academy in 1827, yet it wasn't deemed mature enough. Similarly, Hippolyte Bayard's direct positives, which looked too much like traditional drawings to their mid-19th century spectators, did not find official supporters, this time out of more political factors. By reflecting upon what could have been, we will be able to consider the many people who have been erased from the medium’s history, who may not have left a trace at all, or who may have left almost invisible imprints.

What if photography had not been of any interest to Western societies in the 1830s. What would have been the consequences? Where does this effort of the imagination take us? How many early patents and experiments around portable cameras, artificial lights, fast shutters, colour photographs, wide-angle lenses never translated into an actual transformation of photography? Part of the invention of photography amounts to heap of technological failures, forgotten prototypes and lost opportunities.

All these reflections ultimately lead to one critical question: Was photography bound to be invented?

1 Helmut Gernsheim, "La première photographie au monde", Photographic Studies [Online], 3 | November 1997, Online since 13 November 2002, connection on 30 September 2023. URL: http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/92
2 See for example Victor Fouque, La Vérité sur l'invention de la photographie. Nicéphore Niépce, sa vie, ses essais, ses travaux, d'après sa correspondance et autres documents inédits, Paris (rue de la Bourse, 10): libr. des Auteurs et de l'Académie des Bibliophiles; Chalon-sur-Saône (rue de l'Obélisque): libr. Ferran, 1867.
3 Geoffrey Batchen, Burning with desire: the conception of photography, Cambridge (Mass.): the MIT press, 1997. See also G. Batchen, "Nouvelles origines", in Christine Barthe and Annabelle Lacour (eds.), Mondes photographiques, histoire des débuts, Paris / Arles, Musées du Quai Branly-Jacques Chirac, 2023, pp. 23-29.
4 Ibid, p. 23.
5 André Gunthert, "L'inventeur inconnu", Études photographiques, 16 | Mai 2005, Online since 09 September 2008. URL: http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/713
6 François Brunet, La naissance de l'idée de photographie, Paris, PUF, 2012, p. 273.
7 On reactions to technology, see François Jarrige, Face au monstre mécanique. Une histoire des résistances à la technique, Paris, éditions ihmo, Collection Radicaux libres, 2009.
8 See Eléonore Challine, "La mémoire photographique", Études photographiques [Online], 25 | mai 2010, document 2503, Online since 05 May 2010. URL: http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/3053
And Challine, Une histoire contrariée. Le musée de photographie en France (1839-1945), Paris, Macula 2017, p. 236-264. See also François Brunet, La Photographie Histoire et contre-histoire, Paris, PUF, 2017, p. 157-206.
9 See on this subject Quentin Deluermoz et Pierre Singaravélou, A Past of Possibilities: A History of What Could Have Been, Yale University Press, 2021.
10 On this subject, see the short story mentioned by Steve Edwards, Photography. A very short introduction, Oxford, Oxford University Press, 2006.
 
 

Calendar

Deadline for submissions: December 1st 2023
Proposals of no more than two pages should be sent to the following address: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. , they will be anonymized and reviewed by the journal's editorial board.
Authors whose proposals are selected will be notified by the end of December 2023
Articles of between 30,000 and 35,000 characters (including spaces and notes) should be sent in by June 1st 2024
Publication in Photographica magazine (no 10): spring 2025

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