Léon Gimpel fait poser des enfants, armes en carton en mains, dans les rues de Paris.

Que faisaient les gamins de Paris pendant la première guerre mondiale ? Ils jouaient à la guerre, sans doute, comme tous les enfants du monde. En 1915, le photographe Léon Gimpel n'a pas hésité à cultiver cette inclination universelle pour mettre en scène une « guerre des gosses », en faisant poser une bande d'enfants enthousiastes, munis d'armes de carton et vêtus d'uniformes de fortune, dans les rues de Paris. Ces images étonnantes et colorées sont exposées aux Rencontres d'Arles. On les regarde éberlué, tant il paraît inimaginable qu'on ait pu avoir le cœur à rire d'un conflit si sanglant – les pères de ces enfants étaient peut-être au front au même moment.

Le photographe en question, Léon Gimpel (1873-1948), est un drôle d'oiseau de l'histoire de la photographie. Voltigeur et amoureux de la photo aérienne, c'est un personnage haut en couleur qui a raconté ses exploits dans son journal. C'est surtout un maître inégalé de l'autochrome, ce procédé couleur qu'il a utilisé en particulier pour photographier les illuminations des rues de Paris. La fragilité des supports et l'absence de tirage – ce sont des plaques de verre qu'on projetait au mur – explique sans doute que Gimpel ne soit pas plus connu aujourd'hui.

UNE DIZAINE D'IMAGES RÉTRO-ÉCLAIRÉES

La Société française de photographie (SFP), à laquelle Gimpel a légué ses archives, a fait réaliser pour Arles des copies des autochromes capables d'affronter l'été arlésien. Le public est confronté à la délicatesse d'une dizaine de petites images précieuses, rétro-éclairées – dommag...

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Léon Gimpel fait poser des enfants, armes en carton en mains, dans les rues de Paris.

Les batailles enfantines de Léon Gimpel aux Rencontres d’Arles

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