" Le Miroir paie à n'importe quel prix les documents photographiques relatifs à la guerre, présentant un intérêt particulier"

IMG_8968.JPG

Un nouveau don vient enrichir les collections de la Société française de photographie. Nicolas Le Guern, historien chercheur offre à l'association 134 numéros de la revue Le Miroir publiés entre 1915 et 1919.


Pour en savoir plus sur l'hébdomadaire photographique Le miroir, consulter l'article de Joelle Beurier paru dans Etudes photographiques, numéro 20, juin 2007, paru sous le titre : "L’apprentissage de l’événement, le miroir et la grande guerre".

http://etudesphotographiques.revues.org/index894.html :

“Le Miroir” et la Grande Guerre

Joëlle Beurier

p. 68-83

résumé : 

Le Miroir naît le 28 janvier 1912 de la transformation du Supplément illustré du Petit Parisien en une revue exclusivement photographique de qualité. Paul Dupuy, fils de Jean Dupuy, propriétaire du Petit Parisien, est co-gérant du groupe depuis 1909. Influencé par les illustrés des États-Unis – où il a passé plusieurs mois –, il ambitionne, avec Le Miroir, de se positionner sur le marché des hebdomadaires illustrés. C’est tout le rapport entre la photographie et l’information qu’il convient alors de revoir. Sous sa férule, progressivement, les photographies du Miroir passent du statut d’illustration à peine en rapport avec les textes à celui de support des nouvelles, voire de vecteur d’informations absentes du texte. Entre 1912 et 1914, la maquette du Miroir connaît donc de nombreux et fréquents avatars, de tâtonnements en mutations à la recherche de la formule juste. À la recherche surtout de la formule la plus large, car l’hebdomadaire cible un public beaucoup plus érudit que ne le laissent supposer le prix dérisoire et le choix de la photographie, encore peu considérée dans le domaine de l’information. Les thèmes proposés aux lecteurs sont donc variés. On attire les plus instruits par des dossiers scientifiques et des informations d’ampleur internationale, on divertit les autres par des feuilletons ou des dossiers sur les célébrités. Surtout, le public est systématiquement convié à interagir avec son hebdomadaire, régulièrement sollicité par des “référendums” ou des concours amusants et rémunérés. C’est tout simplement la formule du « pittoresque », alliant le sérieux des nouvelles et le divertissement apporté par le cliché original, que Le Miroir développe comme sa griffe. Moins d’une décennie plus tard, le 4 juillet 1920, Le Miroir accomplit une ultime transformation en devenant Le Miroir des sports, un magazine sportif exclusivement photographique. Entre ces deux dates, certains numéros se sont vendus à plus d’un million d’exemplaires et la couverture de l’événement par les photographies a revêtu des formes jusque-là inconnues.

Joelle Beurier