COLLECTION SFP - S. Amand<p>ACTUALITÉS DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHOTOGRAPHIE</p>2024-03-25T17:55:32+01:00Société française de photographie (SFP), Paris, Franceurn:md5:12b9090e33ddd6f31a6edee0c681de61DotclearStanislas Amand dans la vitrine de la SFP, par Nicolas Feodoroffurn:md5:e0f666f83e5a711bc546264dfe860c362013-03-13T19:01:00+01:002014-05-04T18:02:57+02:00Luce LEBARTS. Amand <div class="post-chapo"><p><a href="http://www.sfp.asso.fr/vitevu/images/IMG_3349.jpg"><img src="http://www.sfp.asso.fr/vitevu/images/IMG_3349_1.jpg" alt="" /></a><br />
La présentation dans La Vitrine de la lettre de Stanislas Amand à un
clochard est prolongée jusqu’au 20 mars prochain. L’occasion de
remercier encore les 75 personnes venues le 28 février dernier
participer au <a href="http://sfp.asso.fr/blog-collection/index.php?post/2013/03/02/Ravi-avec-Stanislas-Amand">vernissage</a>
et qui ont pu, à la suite d’un dialogue avec Nicolas Feodoroff,
assister à la lecture de la lettre par S.A. accompagné à la guitare
basse par Emmanuel Corbier.<br />
Rarement La Vitrine n’avait à ce point rempli son rôle d’interaction
avec l’espace public, la lettre questionnant précisément la visibilité
de ces “échoués” en s’adressant à l’un d’eux, Ravi, Sri-Lankais arrivé
en France il y a quelques années ayant élu domicile devant les locaux de
la SFP. La lettre, visible et lisible de jour comme de nuit, fait
parler les habitués de la rue de Richelieu comme les passants
occasionnels. Elle produit un lien entre les archives photographiques de
la SFP et la rue, questionne là et maintenant le rôle et le statut de
l’information et s’actualise en permanence suivant la présence ou
l’absence de Ravi à proximité.<br />
Après la publication de <em>Lettres à une galeriste</em>, Stanislas Amand poursuivra cette interrogation par l’édition prochaine aux éditions <a href="http://www.arthug.ch/editions/index.php">Art-Hopitaux Universitaires de Genève</a> de <em>Lettres à un médecin</em>.
En guise de préambule nous publions ici un texte que nous a aimablement
communiqué Nicolas Feodoroff, critique d’art et cinéma et programmateur
au <a href="http://www.fidmarseille.org">Festival International de cinéma</a>. Affaire à suivre.</p>
</div> De Stanislas Amand, on connaît ses <em>Lettres à une galeriste</em>,
correspondance fictive et pourtant bien réelle donnant matière à
observation et à réflexion sur le monde qui nous entoure. Voici <em>Les Lettre à un médecin</em> :
changement d’interlocuteur, certes, mais de méthode ? Pas totalement.
En effet, les institutions médicales, certains de leurs outils comme la
photographie, autant de d’éléments passés au filtre du regard scrutateur
et toujour en rebond de Stanislas Amand. Voici l’amorce d’un glossaire à
venir autour de ce travail.<br />
<br />
A comme Archive ; D comme Document<br />
Il est avant tout question dans ce travail du regard porté sur des
archives constituées et non d’un archivage proprement dit, même si
Stanislas Amand conserve quelques images. Que ce soient les archives
médicales comme les collections d’objets, notre attention est tournée
vers des productions remplissant le plus souvent une visée pratique :
photographies de diverses pathologies, accessoires de soins. S’y
attarder permet de dévoiler la valeur esthétique des images comme des
objets, un geste qui est pleinement revendiqué et qui s’inscrit dans une
dialectique document/objet esthétique qui a une longue et riche
histoire depuis l’invention de la photographie. Avec Stanislas Amand, le
document tend à devenir une sorte de monument témoignant d’une histoire
secrète des formes, une sorte de réceptacle. Par le choix des images
retenues, qui sont teintées de nostalgie, Stanislas Amand, plus
intempestif, fouille notre fascination pour ce qui fait déborder l’image
d’elle-même, nous touche au plus intime, hors des ses rôles
circonscrits comme de ses significations balisées. Ce qui nous
rapprocherait de ce qu’Arlette Farge, nomme le goût de l’archive, au
delà de l’opposition d’un regard historique analytique à une perception
purement esthétique.<br />
<br />
P comme Peau ; S comme Surface<br />
Parmi les images retenues, on est frappé par la forte intensité
dramatique et la charge d’affect des images liées aux pathologies
dermatologiques. On a pu parler de la photographie comme peau du temps.
Certes. Aussi a-t-on pu parler d’elle comme de la peau du monde, les
images effetuant autant un recouvrement qu’elles dévoilent des formes.
Ainsi la photo produirait un espace singulier sans dedans ni dehors. Ici
la peau photographieé est rendue à sa trivialité et dans le dégoût
qu’elle peut susciter. Image des malades, où l’on sent la lutte inégale
entre l’individu et sa pathologie. D’une surface qui s’exhibe comme
telle et s’affirme, nous voilà défait de toute possibilité de
profondeur, rejetée au loin, inaccessible, en fait refusée. Le point de
départ : la planéité d’un corps-emblème, la photographie comme surface
d’inscription d’un corps rendu à sa pure surface. Ce mouvement entre le
dedans et le dehors renvoie à une question qui a tant agité les
esprits : la tendance assignante de la photographie, qui dans sa
propension à désigner plus qu’à expliquer, ne serait peut-être
qu’affaire de surface, sinon de superficialité ou de leurre.<br />
<br />
D comme détail ; O comme Opération<br />
En peinture nous rappelle l’historien de l’art Daniel Arasse, le terme
de détail désigne à la fois une manière locale de de peindre, une touche
de couleur singulière, et un fragment iconographique. Le détail au sens
premier, dettaglio, a souvent pour effet de défaire le sens et la
stabilité de la représentation. Dans son attention aux détails,
Stanislas Amand pourrait sembler fétichiste. En fait, plutôt que
d’aborder certaines notions frontalement, il s’agit pour lui ici d’en
déployer les facettes, par le détour d’un objet apparement anodin. Un
travail qui s’apparente à celui d’un géologue qui opère une coupe pour
faire ressortir les strates. Défaire les couches liées à un regard
enserré dans ce que sous entend sa discipline (la médecine, les
outils…) pour ensuite en déployer tout un champ d’implication, ouvrir
le regard. Marcel Duchamp, dans un autre contexte parlait d’art comme
opération. Ici opérer serait découper, isoler, changer de perspective.<br />
<br />
O comme Œil ; R comme Radio<br />
De l’œil à la radiographie, se joue toute une part de l’approche
photographique comme outil du visible dans sa visée tant esthétique que
scientifique. Ce qui fait que l’image photographique est considérée
parfois comme un espace où le regard dans sa froide mécanique se trouve
absolutisé. A cette aune, l’image radiographique en serait la
quintessence, redoublant sa part technique qui a tant fait couler
d’encre dès le 19ème siècle. De fait, la radiographie signale une
aporie : d’un même geste, elle attribue au visible son pouvoir de
dévoilement tout en rappelant que le monde ne peut se percevoir et se
concevoir par les seuls espaces de visibilité. D’où notre fascination
pour ces images. Aller voir au-delà du visible pour s’assurer de la
faillite du visible. Facétie de Stanilas Amand qui donne un tour de plus
à cette spirale infernale, nous menant dans l’espace de l’invisible par
excellence, l’inconscient, avec une radio du supposé crâne de Freud.<br />
<br />
Nicolas FeodoroffRavi avec Stanislas Amandurn:md5:c949aea7b7cbc43e539981ea3ac4f24a2013-03-02T21:29:00+01:002014-05-04T15:41:37+02:00Luce LEBARTS. AmandCPIFENSsfpstanislas amand <p>Ravi, c'est le nom du Monsieur qui vit et dort devant la SFP depuis plusieurs années. La dernière pièce de Stanislas Amand le concerne. En plus d'un accrochage performance de cette lettre à Ravi, Stanislas Amand nous a offert un émouvant moment de spoken word accompagné à la basse. La polyvalente salle de lecture, de tri, de conditionnement et de classement de la SFP s'est, le temps d'une soirée transformée en espace chaleureux plein d'échanges.</p>
<p><img title="IMG_2511_2.jpg, mar. 2013" alt="IMG_2511_2.jpg" src="https://sfp.asso.fr/blog-collection/public/Blog_janv-avril2013/.IMG_2511_2_m.jpg" /></p>
<p>Un grand merci au CPIF (Pontault Combault) ainsi qu'à l'ENS (Lyon) et à
tous ceux qui ont rendu possible cette excellente soirée, ce beau livre
et cet accrochage en vitrine de la SFP. </p>
<p><img title="IMG_2516.jpg, mar. 2013" alt="IMG_2516.jpg" src="https://sfp.asso.fr/blog-collection/public/Blog_janv-avril2013/.IMG_2516_m.jpg" /></p>
<p><img title="IMG_2522.jpg, mar. 2013" alt="IMG_2522.jpg" src="https://sfp.asso.fr/blog-collection/public/Blog_janv-avril2013/.IMG_2522_m.jpg" /></p>
<p><a href="https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2013/03/02/. http://www.ens-lyon.eu/exposition-stanislas-amand-154168.kjsp">Cliquer ici pour télécharger le document rassemblant des textes sur le travail de Stanislas Amand (site ENS Lyon)</a></p>
<p><img title="IMG_2500.jpg, mar. 2013" alt="IMG_2500.jpg" src="https://sfp.asso.fr/blog-collection/public/Blog_janv-avril2013/.IMG_2500_m.jpg" /></p>
<p><img title="IMG_2492.jpg, mar. 2013" alt="IMG_2492.jpg" src="https://sfp.asso.fr/blog-collection/public/Blog_janv-avril2013/.IMG_2492_m.jpg" /></p>